Orlando
Isabelle, je t'ai entendu : tu viens de dire "Enfin"...
Ne vous attendez pas à lire un article aussi bien documenté que celui-ci !
Ne vous attendez pas à lire une analyse musicale comme celle-là !
Je vais juste vous donner, en petites touches quasi pointillistes mes impressions de cette soirée du 26 avril où scotchée devant ma télé j'aurais aimé que "le temps dure longtemps". Ma famille avait bien compris : DH avait pris le téléphone dans son bureau et Fiston s'était dépéché de me poser toutes les questions qu'il avait à ma poser AVANT. Déjà qu'à l'aquagym j'avais prévénu : "C'est moi qui sort en premier du bassin aujourd'hui, j'ai une urgence !"
Bon, allez on y va...
Minute où on s'arrête presque de respirer : le générique est fini, premier regard sur la scène encore vide... Quand je suis dans la vraie salle du concert, j'arrête franchement de respirer à ce moment là !
Je vous raconte l'histoire en deux mots : Orlando est amoureux d'Angelica qui aime Médoro. Médoro est également aimé par la bergère Dorinda. Orlando perd la raison et veut tuer Angelica et Médoro. Au passage il met le feu à la maison de Dorinda. Zoroastro, un mage, arrange tout à la fin : Orlando retrouve la raison, Dorinda est presque consolée et Angelica et Médoro pourront s'épouser.
Un résumé plus court ? Je doute que ce soit possible !
Maintenant je vais vous dire et montrer avec quelques photos ce que j'ai aimé. J'ai décidé de ne pas m'étendre sur ce qui ne m'a pas plu : en vrac et sans ordre ce que je n'ai pas aimé...
Le côté "pompiers"
La fin version "pique-nique". J'ai même eu l'impression que Monsieur Haendel ne s'était pas beaucoup intéressé au dénouement.
Le décor "chantier"
Les angelots et différents spectres : tiens ça m'a tellement peu intéressée que je n'ai pas de photo à vous montrer : rien de grave !
Bon maintenant on attaque les "bonheurs", toujours sans ordre...
Un chef que j'adore, mon préféré sans doute tant sa direction est moelleuse et douce : soie et mérino pour une laine... Jamais molle et toujours d'une extrême précision. On découvre de nouvelles sensations/émotions à chaque écoute. Je pense que son passé de contre-ténor le prédispose à une mise en valeur exquise des voix.
René Jacobs
L'orchestre. Je ne le connaissais pas. J'ai particulièrement aimé le "soutenu" de leur interprêtation : "On ne se laisse pas aller. On ne recherche pas "l'effet"
L'usage de la vidéo. J'aurais bien aimé voir ce que ça donnait "en vrai", dans la salle
Les lumières/couleurs de toute la partie centrale de l'opéra. Ce mélange de noir bleuté, de rouge avec notre Orlando en blanc... Ca m'a presque fait oublier que je n'aimais vraiment pas trop les costumes...
Et LA DISTRIBUTION ! Il y a même des chanteurs/chanteuses que je connaissais mais dont je n'avais pas remarqué la qualité...
En tout premier Sunhae Im que je connaissais depuis l'enregistrement d'Agrippina où j'avais trouvé sa voix un peu trop "pointue" limite stridente à certains moments. Là ce fut une réelle découverte... et une très heureuse découverte !
Certains de ses arias (Dis, Isabelle aria c'est masculin ou féminin ?) sont parmi mes préférés d'Orlando... Vous pouvez jetez une oreille si vous voulez.
Kristinna Hammaström que j'avais déjà appréciée dans Belshazzar et que j'ai retrouvé avec plaisir ici... Je reconnais que si vocalement les rôles d'hommes tenus pas des femmes ne me gènent absolument pas, je ne supporte pas de voir une dame affublées d'une barbe ou d'autres artifices du même ordre. Le public n'est pas idiot, il n'a pas besoin de ces signes extérieurs de masculinité pour faire sienne une des convention de l'opéra baroque. c'est ce qui m'a rebuté dans l'Orlando furioso de Vilvaldi diffusé à la télévision il y a peu : fin de la parenthèse !
On écoute aussi Kristina Hammastöm ?
Pour Sophie Karthäuser, ce n'était pas un rôle aussi facile que ça. Je trouve que c'est quand même la "pas gentille" de l'histoire. Il lui fallait donc éviter le côté "mièvrasse" de la princesse en détresse mais ne pas tomber non plus dans le côté "sorcière". Elle y a parfaitement réussi, à mon avis bien sûr...
Et puis il y a Bejun Mehta !!!!! Je ne vous redis pas mon admiration/passion/fanatisme pour ce contre ténor. Je vous en ai déjà paré plein de fois ! ICI ou ICI
Allez, on y va pour une galerie de photos, puis pour plein de vidéos...
Je l'ai trouvé irrésistible dans son interprêtation. C'est vrai que c'est un rôle qu'il a maintes fois chanté. Mai, là, c'était dirigé par René Jacobs. Pour moi, c'est le duo magique de la musique baroque ! Difficile de méler des airs d'amour à la folie. Difficile de jouer la folie sur scène sans que ça tourne au "grand guignol". Et puis (et surtout) il y a sa voix... Dans les graves, on en frémit. Dans les aigus, on en reste époustouflé. On est ébloui par les vocalises, incisives, d'une clarté à toute épreuve (Je déteste les vocalises qui "savonnent" si vous voyez ce que je veux dire). Vous l'aurez compris je suis totalement sous le charme. Inutile de vous dire ce que j'écoute en ce moment dans la voiture, sur l'iPod à la maison ou à l'école en corrigeant mes cahiers...
Peut-être l'air le plus impressionnant
Deux morceaux de bravoure
Mon air préféré en ce moment
Si vous êtes arrivées jusque là, je vous en remercie car j'ai la sensation d'avoir été un peu longue mais tant pis, j'avais plein de choses à vous dire.